Sur
le chemin du retour
Nous
quittons Berlin avec un sentiment de visite inachevée. Cette ville
est déroutante. Les vélos se sont appropriés le macadam et ne
connaissent aucune règle de priorité. Des clochards débonnaires
dorment dans les parcs poussiéreux.
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Berlin - la dictature des velos |
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Berlin - un parc servant d'abri |
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embouteillage sur l'autoroute |
Nous
rejoignons l'autoroute et après avoir filé bon train sur une
cinquantaine de km la circulation s'immobilise. Nous restons quasi à
l’arrêt pendant une heure. Il y a des travaux et la circulation
s’écoule au compte goutte.
Nina
peste contre la « deutch qualitat », et calcule un
itinéraire parallèle. Le réseau routier allemand n'est ni
centralisé ni hiérarchisé. Une fois sorti des autoroutes on tombe
sur un réseau que nous qualifierions de secondaire. Mais au moins on
roule.
Gottingen.
30 juillet
Pourquoi
une escale dans cette ville ? Parce que grosso modo elle me
permet de traverser l'Allemagne en deux étapes pas trop fatigantes.
Et puis il y a la chanson de Barbara...
C'est
une jolie ville avec des restes de fortifications, des maisons à
colombages et une place de la mairie peuplée de terrasses
accueillantes. Une population estudiantine très jeune anime les
ruelles.
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Gottingen - place de la mairie |
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Gottingen - place de la mairie |
Cologne.
31 juillet
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Cologne 1945 |
Cologne
est la plus ancienne des grandes villes allemandes, elle fut fondée
par les Romains, qui en firent la capitale de la province de Germanie
inférieure. Il y avait une garnison et des voies romaines
convergeaient vers un pont de bateaux sur le Rhin. Un important
commerce avec toutes les régions de la Germanie transitait par la
ville. De tradition catholique, Cologne devient dès le XIVe siècle
un important centre culturel grâce à son université - aujourd'hui
parmi les plus anciennes au monde.
Après
la Première Guerre mondiale, la ville, comme toute la Rhénanie, a
été occupée par les forces alliées durant les années 1920,
notamment la British Army of the Rhine (« Armée britannique du Rhin
»).
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Cologne - abside de la cathédrale |
Durant
la Seconde Guerre mondiale, le 30 mai 1942, les Américains et les
britanniques effectuèrent le premier de leur millier de « Bombers'
Raid » sur cette ville. Ces bombardements aériens sur Cologne
laisseront en 1945 la ville dans un état de ruine. La cathédrale
restera debout, mais sa voûte détruite. Elle ne sera restaurée que
en 1950.
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Cologne - façade de la cathédrale |
La
Cathédrale appelé le « Kolner Dom » mesure 157 mètres
de haut , elle est la deuxième plus haute église d'Allemagne et du
monde pour ses tours, après l'Église principale d'Ulm.
Sa
construction a débuté en 1248 par la pose de la première pierre
par l'évêque, puis construction du chevet et de la nef. En 1560 les
travaux sont interrompus alors qu'une grande partie de la nef
centrale et des quatre nefs latérales sont terminés. Outre la
pénurie d'argent, le gothique n'est plus en vogue.
Le
4 septembre 1842, Frédéric-Guillaume IV de Prusse pose la première
pierre (encore!) symbolisant la reprise des travaux. En 1880 on
considère que l’édifice est achevé, soit 632 ans et 2 mois après
le début de la construction !
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Cologne - rétable |
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Cologne - rétable |
Elle
abrite la châsse des rois mages. C'est un reliquaire installé au
centre du chœur. Il était primitivement installé en hauteur de
façon à ce que les pèlerins puissent passer en dessous. Cette
pratique était une reconstruction du miracle dit de l’imposition
des mains durant lequel le Saint parvenait à guérir en se plaçant
au-dessus du malade. L’idée qu’un Saint est présent par
l’intermédiaire de ses reliques est une idée courante au Moyen
Âge.
Les
restes des rois mages auraient été transportés en 1164 de Milan à
Cologne. Selon l’historien Guillaume de Newburg, pendant le siège
de Milan par Frédéric Barberousse, les Milanais décidèrent de
raser les faubourgs de la ville dans la crainte qu’ils ne soient
utiles aux assiégeants. En démolissant un antique monastère situé
hors les murs ils découvrirent, parmi les ruines de l’abbatiale,
les reliques identifiées comme celles des Trois Rois qui avaient
adoré le Christ au moment de sa naissance. Nous savons peu de choses
de ces trois personnages. Leur existence repose sur un seul texte
extrêmement court dans l’Évangile de saint Matthieu (II, 7-16).
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Cologne - pont sur le Rhin |
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Cologne - pont sur le Rhin |
Aix la chapelle.
Bon Secours
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Bon Secours |
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Bon Secours |
Nous
sommes quasiment sur la frontière entre la France et la Belgique à
deux pas du berceau familial de Nina. Le chevet rectiligne de la
basilique s’élève à l’emplacement d’un chêne qui, durant le
Moyen Age, servait de borne entre les territoires de Péruwelz en
Belgique et Condé-sur-l'Escaut en France. Au début du 17ème
siècle, comme le chêne était presque mort et l’image de la
vierge qui y était avait disparue,le curé de Péruwelz fit tailler
dans le bois de l’arbre une nouvelle statue de la sainte Vierge
portant l’enfant, et la plaça dans un petit abri de cailloux, à
l’endroit même du chêne. Les gens vinrent alors prier en
invoquant Notre-Dame de Bon-Secours. Car la peste, à cette époque,
ravageait la contrée, mais elle épargna Péruwelz.
Le
site réputé miraculeux vit affluer les pèlerins, et sur le même
emplacement on construisit une église de plus en plus importante.
Celle que nous visitons aujourd'hui a été consacrée en 1892. C'est
un édifice octogonal de style néogothique avec une note byzantine
qui sert d’écrin à la statue de la Vierge, taillée dans le bois
du chêne originel.
La
statue dorée de la vierge qui était initialement sur le toit de
l'édifice est exposée dans une abside. Elle représente Marie
enceinte, ce qui est assez rare.
Pour
en savoir plus :
http://www.peruwelz.be/page/contenu/231/basilique-notre-dame-de-bon-secours
L'autoroute vers le sud.
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Flocon |
Il
nous reste 800 km à faire pour regagner notre point de départ. Nous
couvrons la distance d'une seule traite. Au total le périple aura
duré deux mois et nous aurons couvert 10200km et traversé 9 pays.
Et
le chien dans tout ça ? Et bien il a beaucoup progressé. Il
est moins craintif et plus affectueux, il a grossi et a assimilé un
certain nombre de commandements. Son éducation n'est certes pas
terminée mais nous espérons lui avoir donné les bases nécessaires.
Ce fut un compagnon généralement silencieux qui a su se montrer
dissuasif dans les rares occasions où ce fut utile.
J'adresse
mes remerciements au webmaster Jean-Louis pour le soin qu'il a apporté à la mise en page.
Je
remercie mes lecteurs pour leur fidélité et les remarques
bienveillantes qu'ils m'ont fait parvenir.
Bravo, j'ai beaucoup aimé votre récit !
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