dimanche 30 juin 2019

Plovdiv

vue sur Plovdiv
Nous faisons halte à Plovdiv qui offre de larges capacités d’hébergement. La ville moderne n'offre que peu d’intérêt. La ville plus ancienne est un réseau de petites rues où s’épanouissent une foule de restaurants en plein air. Il reste dans la ville haute, quelques pans de murs et l’amphithéâtre romain joliment mis en valeur.

mosquée
amphithéâtre romain

mur romain





























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Forteresse d'Assen


A une vingtaine de km au sud de la ville se trouve la forteresse d'Assen. La route sinueuse longe une rivière dont on ressent la fraîcheur, puis brusquement il faut s'engager sur un raidillon pour accéder à un piton dont on comprend l'importance stratégique. Une forteresse byzantine y fut construite au IXème pour défendre les frontières de l'empire. Elle fut réhabilitée en 1231 par le tsar Ivan Assen. La Bulgarie s’étendait alors de la mer noire à l'Adriatique.

Une petite chapelle y a été construite au XIIème, mais elle fut très abîmée par le tremblement de terre de 1928. Curieusement cette chapelle comporte deux nefs superposées, et de nombreux décrochements qui laissent penser à de nombreux remodelages de l'ensemble.

Aujourd'hui il ne reste plus grand chose de la forteresse mais on peut apprécier la vue sur Plovdiv. Et la petite chapelle avec ses différents niveaux et ses restes de fresques conserve tout son mystère.


chapelle au début du siècle
chapelle du XIIème

forteresse au début du siècle
forteresse aujourd'hui


chapelle inférieure
chapelle supérieure



Monastère de Batchovo


Plus loin dans la vallée se trouve le monastère de Batchovo. Ce monastère est le second en importance en Bulgarie, après celui de Rila.

Le monastère de Batchkovo fut fondé par le Géorgien Grégoire Pakourianos, commandant des armées occidentales de l'empereur byzantin Alexis Ier Comnène. Au départ le monastère n'accueillait que des moines venus de Géorgie. Vers le XIème siècle il développa une forte activité épistolaire et mérita même le nom de l'école Pétritzon (le nom Petrizon est associé à la forteresse voisine Pétritch (forteresse d'Assen). Le monastère fut l'un des points tournants dans les relations entre la Géorgie et Byzance.

monastère de Batchovo
porche



Il exerçait de ce fait une forte influence sur les monastères proches. Le monastère de Batchkovo devint bulgare en 1344, année de la session de la région de Stanimachka par l'impératrice byzantine Anne de Savoy au roi Ivan Alexandre.

En 1364 les armées des Ottomans conquirent la ville de Plovdiv, Assenovgrad. Le monastère se retrouva dans l'Empire ottoman alors que la Bulgarie n'était pas encore soumise.

Pendant le XVIème siècle l'ensemble du monastère subit des saccages de bandes turques. A partir de 1572 une rénovation globale fut entreprise. Au cours des années 1930 dans une niche, emmurée jusqu'alors, ont été trouvés 103 manuscrits et 252 livres imprimés anciens, un véritable trésor.

L'icône miraculeuse, Sainte Marie Batchkovo


fontaine ouest
Il s'agit d'une icône de Sainte Marie donnée au monastère de Batchkovo en l'an 1311 par 2 voyageurs géorgiens Athanase et Ignace. Elle fait l'objet d'un culte fervent. Il y a quatre fontaines disposées aux quatre points cardinaux (en gros).

Dans sa partie supérieure, l’Icône présente la Sainte Vierge et l’Enfant Jésus descendants du ciel entourés par des anges. Ils reposent au sommet d’une fontaine d’où jaillissent cinq puissants jets d’eau. Autour de la fontaine une cour royale, des estropiés, un grabataire, le clergé viennent puiser l’eau vivifiante et la boire. Cette scène fait écho aux guérisons autour de la piscine de Siloé telles que rapportées par l’évangile. Mais le sens de l'Icône est accessible même à ceux qui ne connaîtraient pas ce texte :

Les fontaines de l’Icône symbolisent l’aide de la Sainte Vierge et la grâce de Dieu. L’icône peut être comprise soit au sens de la protection universelle de la Sainte Vierge, soit au sens de la naissance du Christ qui offre à tous la possibilité de la vie éternelle.

fresque de la Sainte Vierge “La Source de la Vie"

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samedi 29 juin 2019

KOPRIVCHTITSA


une rue du village




Il faut s’éloigner de Sofia et rouler en altitude dans le massif forestier de Sredna Gora pour arriver à plus de 1000M au village de Koprivchtitsa. Ce charmant village au cœur d'un massif verdoyant où jaillissent de nombreuses sources a su garder son allure d’antan, avec ses ruelles pavées, ses murs renforcés de troncs horizontaux, et ses porches surmontés d'une couverture en tuiles comme on pouvait en voir dans les « hutong » de Pékin.


porte typique
pont Kaloutchev













C'est d'ici que démarra le mouvement de rébellion contre l'occupation ottomane et les guides indiquent le pont sur lequel le premier coup de feu est parti : le pont Kaloutchev.

Ce bourg se créa à l'initiative d’éleveurs de moutons qui avaient fui les persécutions turques et s’étaient réfugiés dans la montagne. Ces grands éleveurs de petit bétail finirent par amasser de belles fortunes. Le commerce d'animaux se nomme le « celep ». Les celep formèrent la bourgeoisie émergente et furent dotés de laisser-passer pour approvisionner Istanbul. Les celep voyageaient, savaient lire et écrire et dominaient la vie publique locale. Ils édifiaient des écoles et des églises, rémunéraient les enseignants, construisaient des routes et des fontaines publiques.

pays d'élevage - une chevrette


L’élevage du mouton permettait d’œuvrer la laine. Ce fut le rôle des producteurs de « bure » les « Abaci ». La bure est une laine sommairement tissée. Plus de 1500 fabricants de bure auraient œuvré dans la cité. Les quelques 800 tisserands, marchands de bure et banquiers issus de Koprivchtitsa et établis à Istambul finirent par y fédérer tous les bulgares venus s'y installer. Ils eurent assez de poids en 1860 pour tenter d’empêcher la déportation de membres du clergé qui avaient rejeté l'autorité d'un patriarche non bulgare.



Les instituteurs issus de la même communauté d'Abaci furent un puissant vecteur de propagation des idées nouvelles qui aboutirent au soulèvement contre les turcs en 1876.


reconstitution d'une salle de classe du XIXè
monument commémoratif
de la victoire sur les Ottomans
















Les maisons natales des chefs de file de la révolution nationale, Todor Kablechkov et Gueogui Benkovski ont été transformées en petits musés.

tombeau d'Anton Yvanov
Anton Yvanov



















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maison de Nentcho Oslekov
maison de Todor Kablechkov














église de l'Assomption
l'un des ponts de la ville

vieux cimetière
des oiseaux nichent sous le toit du restaurant




























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jeudi 27 juin 2019

Sofia - visites


25 28 juin

Basilique Ste Sophie


au début du XXème
aujourd'hui














La basilique de Ste Sophie a une histoire complexe après l’accession de SERDICA au premier empire Bulgare. La première construction date du Vème. Le premier agrandissement date du VIème sous l'empereur byzantin Justinien. Elle tomba en déshérence puis fut restaurée sur des dimensions plus petites à la fin du Xème. Suite à l'invasion ottomane elle fut convertie en mosquée, les fresques détruites, et dotée d'un minaret. Ce minaret s’écroula et l’église fut convertie en entrepôt. A la fin du XIXème l’église était en ruines et la question de sa démolition se posa, pour réemployer ses matériaux dans la construction de l’église A.Nevski. En 1900 dans le transept sud une chapelle fut rénovée, et en 1911 suite à une loi spécifique larestauration fut décidée. Elle se poursuivit jusqu'en 1937.
En 1955 des fouilles furent entreprises pour mettre à jour le sanctuaire primitif.Ces fouilles permettent de prendre conscience de l'emprise considérable qu'avait l'organisation de la cité romaine aujourd'hui largement submergée par la ville moderne. La crypte abrite une centaine de tombes datant du IIème AJC au IIe ainsi que le pavage des anciens sanctuaires.
la vôute


la nef



crypte
fresque du Vème siècle




 
mosaïque

mosaïque























Cathédrale Alexandre Nevski



A l'entrée un panneau informe le visiteur : « La cathédrale patriarcale de Saint Alexandre Nevski est un monument érigé par le peuple entier de Bulgarie en l'honneur des milliers de guerriers Russes, Bulgares, Ukrainiens, Moldaves Finnois et Roumains morts lors des années 1877 1878 pour la libération de la Bulgarie du joug osman ». Tout est dit...















La cathédrale est dans le style néo-byzantin, de dimensions considérables elle peut accueillir 5000 personnes. Les 12 cloches fondues à Moscou s'entendent à plusieurs km autour de la ville.

Alexandre Nevski devient prince de Novgorod (1236-1252) puis grand-prince de Vladimir (1252-1263). C'est le dernier prince russe à recevoir l'investiture du khan Batu de la Horde d'or pour la principauté de Kiev en 1249. Il est célèbre pour deux victoires militaires essentielles dans l'histoire de la Russie, la première contre les Suédois à la bataille de la Neva le 15 juillet 1240 et la seconde à la bataille du lac Peïpous en avril 1242 contre les chevaliers de l'ordre Teutonique, installés dans la région depuis 1237. À cette époque les chevaliers teutoniques menaçaient de conquérir la Russie avec l'intention manifeste de la convertir à l'Église latine, Alexandre Nevski conclut une trêve avec la Horde d'or et porta tous ses efforts sur le front occidental. C'est le courage et la clairvoyance politique, à une époque critique de leur histoire, que le peuple russe et l'Église russe honorent en lui.


L’église russe St Nicolas








Cette église a été construite en 1912 à l'emplacement d'une mosquée détruite lors de la libération de la ville.








La cathédrale Sveta Nedelya 


La structure actuelle date de 1863. Elle est bâtie sur un premier sanctuaire lui même construit sur des ruines romaines. Elle fut le théâtre d'un attentat perpétré par les communistes contre Boris III qui arrivant en retard en rechapa, mais il y eut 128 victimes.



L'église Saint-Petka des selliers 


Elle a été construite sous l'occupation ottomane avec les dons des maîtres selliers de la région. À cette époque, la construction d'églises était tolérée si leur hauteur ne dépassait pas celle d'un soldat à cheval. Cela explique pourquoi l’édifice a été à moitié enterré. L'église St. Petka dispose d'une voûte semi-cylindrique, d'une abside hémisphérique, de superbes traces de fresques et d'une crypte découverte lors de fouilles. Les murs de 1 m d'épaisseur sont bâtis en brique et en pierre.

















L'église a été mentionnée pour la première fois au XVIème siècle et a été construite à la place d'un ancien bâtiment romain. L'église est dédiée à la martyre Petka Ikoniyska, une sainte bulgare du XIème siècle dont le nom vient du mot bulgare "samar" qui signifie sellier.

On distingue sur la photo : Au premier plan à droite, l’église Saint-Petka des selliers,
dans le fond, la Grande Mosquée de Sofia,
au centre dans l’ombre, les ruines romaines dégagées à l’occasion du percement du métro


Le musée des icônes 


Christ Pantocrator XVIème
Il se trouve dans une crypte blanche et silencieuse (entrée à gauche de la cathédrale). On y admire les plus belles icônes bulgares du XVème au XIXème.

L’icône exprime une théologie, c’est pourquoi elle obéit à des règles graphiques. Tout d'abord elle aboli la lumière du monde séculier. Il n'y a pas d'ombres ou de variation de lumière parce que tout est illuminé par une lumière éternelle. Il n'y a pas de notion de temps et d'espace. Le peintre orthodoxe représente des événements qui sont chronologiquement et localement distincts. Dieu est partout dans l'espace et le temps. Il n'y a pas de notion de perspective. L’icône est une surface plate recouverte d'or symbolisant le royaume de Dieu, et les fresques sont sur un fond bleu symbolisant le ciel. Le royaume de Dieu est arrivé et c'est l’icône qui étreint celui qui la regarde.

La représentation de la vierge ouvre également à une théologique : la vierge « Eleousa » ou vierge de tendresse a un mouvement doux vers le christ, et la vierge « Hodegetria » (ce qui signifie en grec « celle qui montre le chemin) présente le Christ bénissant.


Eleousa - monastère Bashkovo
XVIème
Hodeghetria de Nessebar
XVIème
Eleousa,
Cyril, Methode, St Jean de Rila
Saint Jean de Rila



La statue de sainte Sofia



La statue de bronze de 24 mètres de haut a été conçue par le sculpteur local George Chapkanov et a remplacé la statue de Vladimir Ilich Lénine qui était au même endroit. Elle se tient sur un emplacement où l'ancienne culture rencontre le mode de vie moderne.

C'est un symbole de la ville. Sofia signifie «sagesse» en grec - c'est pourquoi elle tient un hibou dans sa main gauche, un symbole de sagesse. Dans sa main droite, elle tient une couronne de laurier - un symbole puissant pour les Grecs et les Romains qui signifie la paix, le succès, la réputation.



Monument commémoratif 

des médecins


Le socle à quatre côtés porte les noms de 531 médecins et infirmières. Les quatre côtés du sarcophage en plus de celui-ci énumèrent les quatre plus grandes batailles de la guerre - Pleven, Plovdiv, Shipka et Mechka.






Monument des unités
de volontaires bulgares


Il honore les volontaires qui ont combattu avec l'armée russe contre la Turquie ottomane dans la guerre de libération bulgare de 1877-78. Il s'agit d'un monument en bronze de sept mètres de haut -

Douze cartouches d'artillerie avec les noms des milliers de combattants volontaires bulgares sont intégrées dans le monument. Ils contiennent du sol des lieux de leurs batailles les plus décisives pendant la guerre russo-turque de 1877-1878. (notamment celle du col de Shipka.)


La maison du parti


L'ancien siège du parti communiste est un chef d'oeuvre de l'art « soviétique ». La flèche de la tour était surmontée d'une étoile rouge.Après dix ans de terreur, Todor Jivkov devient premier secrétaire du parti communiste bulgare en 1954, puis président en 1962. S’ouvre alors une ère de plus de trente-cinq ans de domination d’un seul homme stalinien convaincu il pratique déportations et goulags. Il ne sera chassé du pouvoir qu’en 1989, à l’âge de 78 ans. En 1990 l’édifice fut saccagé par des manifestants heureux de se libérer de la mainmise du parti. Il est maintenant réaménagé à l'usage des députés.



Le Monument à l'armée soviétique 


Il a été construit en 1954 au moment où Todor Jivkov accède au pouvoir. Les relations avec L’URSS n'ont jamais été simples. Malgré une position de neutralité préservée durant toute la guerre vis-à-vis de l'Union Soviétique, déclare la guerre à la Bulgarie le 5 septembre 1944. C'est la "guerre d'un jour", car le lendemain, une insurrection menée par les communistes bulgares renverse le gouvernement et instaure un régime favorable à l'URSS. La guerre est alors déclarée à l'Allemagne tandis qu'une violente épuration fait 16 000 victimes estimées exécutées sans procès, et près de 2 500 à la suite de procès à l'équité discutable.
Le monument dans le plus pur style du réalisme soviétique exalte les sentiments d'amitié entre les soldats et les populations bulgares.



Le Monument au Tsar Libérateur 





Il a été érigé en l'honneur de l'empereur russe Alexandre II qui a libéré la Bulgarie de la domination ottomane pendant la guerre russo-turque.








Le Zhenski Bazar (nommé aussi le marché des femmes)


C'est le plus ancien marché de Sofia. Il s'est développé a partir de la fin du 19e. Il tiendrait son nom de l'époque communiste quand les femmes venaient y vendre le surplus de leur production personnelle. Il fait plus de 600m et on y trouve de tout !






La rosette de Bulgarie


En 1961 lors de fouilles dans l'ancienne capitale de BulgariePLISKA, un artefact curieux a été découvert. Il a été daté du 7 ou 9ème de notre ère. Il semble s'agir d'un objet destiné à l’étude astronomique avec les sept planètes que l'on peut observer à l'oeil nu ; soleil, lune, mercure, venus, mars, jupiter, saturne. Les caractères utilisés sont des runes. Au centre le rune IYI pourrait être le symbole des trois anciennes dynasties bulgares , la vieille grande Bulgarie, la Bulgarie Danubienne et la Bulgarie de la Volga.
Selon Mintcho Beykov, enseignant en mathématiques :
«  Il est évident que cette rosette montre des connaissances en mathématiques car lors de l’analyse géométrique on découvre des triangles avec des angles à 30 et à 60 degrés ».
« Les Protobulgares arrivent sur les Balkans avec leurs propres connaissances mathématiques. Plus tard, au fil de leurs contacts avec Byzance et avec d’autres contrées, ces connaissances s’approfondissent et se perfectionnent. Le patrimoine médiéval bulgare dans ce domaine est reconnu par les scientifiques »

pour en savoir plus : http://bnr.bg/fr/post/100115067/