C'est une longe étape
de plus de 300km. Mais nous roulons dans un écrin de verdure
exceptionnel. La route suit des fonds de vallées dans lesquels les
petits villages agricoles se succèdent. Nous croisons énormément
de voiture à chevaux, surtout chargées de foin. Les blés sont
murs, les exploitations de petite taille. Un cheval tire un plateau
orné de branches de sapin, c'est un enterrement, bannières et pope
en tête du cortège. Ce sont souvent des personnes âgées qui
utilisent le cheval pour tracter leur remorque, mais il y a aussi des
personnes plus jeunes avec des enfants. Je songe que leurs revenus
doivent être modestes.
Comme hier le
température oscille entre 12 et 18°, c'est reposant.
Nous arrivons à
Sighisoara en fin d’après midi. Nous sommes en Transylvanie.
Cette région a un passé curieux.
Du XIème au début du
XVIème siècle, la Transylvanie est une principauté dotée de ses
propres institutions et lois, autonome par rapport au royaume de
Hongrie mais vassale de celui-ci. Le prince régnant, portant le
titre de voïvode.
Après l’invasion
tatare de 1223, les rois de Hongrie étendent en Transylvanie le
système des comitats (c'est une subdivision administrative
comparable à nos départements). Et, pour développer les mines,
font appel à des colons allemands (appelés Saxons, même s’ils ne
viennent pas tous de Saxe : environ 10 % étaient Wallons et
Lorrains). Ils s’installent sur des terres royales où selon la
légende ils fondent sept cités (d’où le nom allemand de la
Transylvanie : Siebenbürgen). Ils obtiennent des privilèges, qui
seront abolis en 1867, en même temps que la principauté de
Transylvanie qui fut alors rattachée au royaume de Hongrie, au sein
de la double monarchie austro-hongroise.
Les questions
religieuses amenèrent les communautés à construire des édifices
religieux distincts . Les communautés saxonnes soupçonnées de
complaisance avec le régime allemand commencèrent à émigrer après
guerre. Cet exode se poursuivit dans les années 90.
En mars 1556, la
Transylvanie est une monarchie quasi indépendante, mais qui doit
accepter, comme avant elle la Valachie et la Moldavie, le statut de
vassale de l’Empire ottoman. Vassale ne signifie pourtant pas
annexée. Les trois principautés gardent leur statut d’États
chrétiens autonomes, leurs armées, leurs institutions, leurs lois
et leurs ambassadeurs.
Après 150 ans - avant
la fin du XVIIème siècle - les Habsbourg et leurs alliés chrétiens
reprirent à l'Empire ottoman le territoire de la Hongrie actuelle.
Après la défaite finale des Turcs, les Habsbourg s'emparèrent de
la totalité de la Hongrie, ainsi que des pays vassaux : la Croatie
et la Transylvanie.
À l'issue de la
Première Guerre mondiale, l'empire austro-hongrois s'effondre.
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