vendredi 19 juillet 2019

Vers les Maramures

notre trajet à travers les Carpates


En quittant Cluj Napoca nous quittons la grande route pour faire une incursion vers le bourg de Gherla. Ville de triste mémoire où se trouvait une des pires geôle du régime communiste chargée de rééduquer les prisonniers politiques. Et à 7 km à l'est du bourg se trouve sur une hauteur le monastère St Nicolas, grand centre des orthodoxes roumains. Effectivement une immense église en béton y est en construction, la petite église en bois du 17èpme ne pouvant accueillir les fidèles.

Gherla Saint Nicolas
Gherla Saint Nicolas

Nous roulons vers le nord, vers une des plus belles régions agricoles et montagneuses d'Europe de l'Est. C'est une région rurale avec des paysages, un mode de vie et des habitants qui me font penser à la France des années 50. La vie en autarcie a permis dans une certaine mesure à cette région de traverser les vicissitudes de l'histoire et de s'opposer comme elle pouvait à la dictature communiste. J'observe que les blés sont souvent fauchés à la main et séchés sur des curieux échafaudages en planches. Et la traction animale est omniprésente, même pour le débardage du bois qui représente une ressource importante.

les Maramures
les Maramures

séchage des foins

rencontre

Les Maramures au 16ème étaient composées de seigneuries vassales de la couronne de Hongrie. Et leur autonomie s'est amenuisée au fil du temps. La région est revenue à la Roumanie en 1918 après le démantèlement de l'empire Autro Hongrois. Mais annexée par la Hongrie en 1940. Puis lors du partage de Yalta la région revient à nouveau à la Roumanie sous la férule communiste.

escortée par son chien
la traction animale
n'exclut pas l'usage du téléphone portable
un timon particulier

traction animale, pour le foin, le bois...
circulation interdite aux voitures à chevaux
passage à niveau

L'architecture religieuse est particulière. Les églises en bois ont des clochers fins et élancés, Mélange de style gothique et de tradition byzantine.


clocher des Maramures
cigognes

















clocher des Maramures



artisanat local




SIGHETU

La ville est tranquillement allongée le long d'une place jardin progressivement grignotée par des moyennes surfaces et des stations d’essence.

carte des pays issus du partage de yalta
carte des lieux de détention
à l'époque communiste



carte des foyers de résistance au communisme


Mémorial des victimes du communisme et de la résistance.


C'est dans l'ancienne prison que ce mémorial a été crée en 1997. Ce n'est que en 1989 après la chute de Ceaucescu que les habitants ont appris l'existence de cette prison politique qui d'ailleurs n’était pas la seule dans le pays ! Il raconte l'histoire de la conversion idéologique du pays vers un homme nouveau sans passé et regardant vers un avenir enchanteur. Bien sur, la réalité fut toute autre. Près de 600 000 roumains furent arrêtés par le régime communiste entre 1945 et 1989, condamnés et exterminés. Le pénitencier était qualifié « d'unité spéciale de travail », le prétexte en étant quelques fabrications, en réalité c'était un lieu d'extermination.


prison devenue memorial
mur gravé des noms des victimes




La répression a concerné toutes les strates de la population, en commençant par les élites, médecins, prêtres, enseignants. Leur détention n'a pas empêché certains d'entre eux d’écrire des poésies ou d’élaborer un dictionnaire sur des feuilles de papier d'emballage.






prison
porte d'une cellule




Le mémorial expose dans des cellules des thèmes de réflexion basés sur des documents ou des objets. Par exemple les certificats de décès rédigés par la securitas invoquaient des causes invérifiables. Une cellule sans fenêtre permettait de mater les prisonniers récalcitrants en les enfermant debout, les fers aux pieds dans l'eau. On sait moins que après les années 45 une résistance au communisme basées dans les régions montagneuses peu accessibles s'est durablement installée.

cahier de prisonniers















moto construite par les détenus









Ce mémorial est unique en Roumanie. Il est adossé à une structure d’étude qui essaye de reconstituer comme faire se peut les histoires individuelles.

mémorial - liste de victimes


memorial - pièces d'identité






salle de recueillement et de prière
creusée dans la cour de la prison









Le cimetière des pauvres.


Il est a 2,5 km de Sighet. Il fait partie du mémorial. C'est à cet endroit que furent enterrés les cadavres de dizaines de détenus politiques décédés dans la prison de Sighet. On ignore le nombre exact de personnes enterrées à cet endroit et leur identité. Un certain nombre de noms figurent sur des plaques, ils correspondent à des personnes déportées vers des goulags en URSS et dont la trace a été perdue.
La plantation de sapins qui entoure ce lieu de mémoire reprend les contours des frontières actuelles de la Roumanie.


cimetière des Pauvres
autel surmonté d'une croix
cimetière des Pauvres
dalle

Le cimetière joyeux.




Cela n'a rien a voir avec l'histoire politique du pays. C'est à Sapanta à une vingtaine de km de Sihet.

Un sculpteur sur bois, Stan Patras (1909-1977), a gravé dans des planches de bois les caractéristiques des défunts. Chaque villageois est immortalisé tel qu'il reste dans le souvenir. Il y a le faucheur, la femme qui trait sa vache, l'homme qui s'occupe de ses chevaux, le bureaucrate etc. On dit que plus de 800 tombes sont ainsi décorées dans la même tonalité bleue. C'est un véritable livre d'images qui témoigne de toute une époque. Le cimetière se trouve à côté d'une église au clocher élancé et joyeusement coloré.




diaporama ci-dessous - cliquez sur les flèches





Sapanta


Sapanta


Sapanta


Sapanta


Sapanta


Sapanta


Sapanta


Sapanta


Sapanta


Sapanta


Sapanta


Sapanta



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