5/7 juillet
Nous arrivons à
Bucarest sous une chaleur lourde et poisseuse. Un orage s'abat sur la
ville alors que nous prenons nos valises. Notre hébergement est en
centre ville ce qui va simplifier les visites.
La ville est mentionnée
pour la première fois en 1459 comme marché fortifié au carrefour
des routes commerciales entre Târgoviște, alors capitale de la
Valachie, Brașov en Transylvanie, et le port de San-Giorgio fondé
par les Génois sur le Danube.
Le prince Vlad Tepes y
installe sa cour entre 1456 et 1462. Ce centre politique et
commercial se développe et, au XVIIème siècle, il devient la
capitale de la principauté de Valachie, puis, en 1859, de la
Roumanie.
Entre le 6 décembre
1916 et novembre 1918, la ville est occupée par les Allemands et la
capitale est transférée à Iași.
Après la Première
Guerre mondiale, Bucarest devient la capitale du royaume de la
Roumanie unifiée, qui inclut désormais la Transylvanie et la
Bucovine jusque-là austro-hongroises, et la Moldavie orientale
(annexée par l'Empire russe en 1812). Entre les deux guerres, la
ville eut le surnom de Petit Paris, tant les Français y étaient
nombreux .
Nous connaissons
surtout cette ville en Europe par les événements qui s'y sont
déroulés en décembre 89. En effet après la mort de Gheorghe
Gheorghiu-Dej en 1965, Nicolae Ceausescu a accedé à la tête du
pays en devenant secrétaire général du Parti communiste roumain
(PCR). Il est élu président de la république socialiste de
Roumanie en 1974 (réélu en 1980 et 1985). Ceaușescu reprend le
qualificatif de « Conducător » (jadis employé par le dictateur
fasciste Ion Antonescu), associe son épouse Elena, qui se dit
chercheuse universitaire de haut niveau à des fonctions
ministérielles, et se qualifie de « génie des Carpates » et «
Danube de la pensée ». Ce régime totalitaire, s'appuie sur la
police politique nommée Securitate.
borne commémorative au point de départ de la révolte |
Le régime s'effondre
le 22 décembre 1989, lors du coup d'État faisant suite aux révoltes
de la population débutées à Timișoara. A Bucarest la Securitate
tire sur la foule sur la grande place dominée par l’hôtel
intercontinental. Il y a là maintenant une borne rouge et blanche (ci-contre).
Le 25 décembre 1989,
Nicolae Ceaușescu et son épouse Elena sont jugés, condamnés et
exécutés à l'issue d'une procédure expéditive semblable à
celles que le régime utilisait contre les opposants et dissidents.
Notre guide Miruna qui
est une amie de Nina, se souvient parfaitement de cette époque. Elle
travaillait dans un organisme bancaire. Elle a une vision un peu
différente de celle que nous avons pu avoir en occident.
« Caucescu avait
remboursé toutes les dettes internationales que le pays avait.
Toutes les ressources du pays y avaient été consacrées, tout ce
qui était produit partait à l'export. Il n'y avait pratiquement pas
d’électricité et la TV ne fonctionnait que 2 heures par jour.
Mais il n'y avait pas de pénuries alimentaires car la ville était
adossée à un pays agricole. Nous avions tous une famille qui
produisait des fruits des légumes, des porcs, du poulet.
Le passage au monde
libéral a été très dur. C'est à ce moment là que les inégalités
se sont créés. Le fait que le pays envisage de vivre en autarcie
n'était pas admis au plan international.
Ceux qui étaient doués
pour les études étaient surs d’accéder à un emploi. Maintenant
il y a d'un coté les très riches et de l'autre coté les très
pauvres. La classe moyenne est peu importante. »
Nous vérifierons cela
en visitant des marchés et en constatant des différences de prix
avec les magasins de centre ville.
Elle ajoute : « j'ai
vu l’effondrement du communisme. Je sais comment ça se passe. Nous
vivons la même chose maintenant avec le libéralisme. Mais on ne
sait pas ce qu'il y aura après ».
La périphérie de la
ville est bordée par les même immeubles que ceux que l'on peut voir
en Russie et dans les pays de l'est. Mêmes façades monotones, mêmes
jardinets au pied des immeubles. Mais tout est propre, les ascendeurs
fonctionnent, on sent une certaine coquetterie des propriétaires,
car le roumain aime être propriétaire nous dit Miruna. C'est en
périphérie urbaine que les habitants expropriés lors de la
construction du « palais » ont été relogés.
Le marché sud est
intéressant. Une foule d'acheteuses se presse et discute les prix
des fruits et légumes. Je suis étonné car les prix sont affichés,
mais « c'est comme ça » me dit Miruna !
marché intrarea recas, un peu plus loin |
marché intrarea recas |
Brasserie Caru cu Bere le restaurant |
les grillades |
Statue équestre de « Michael Le brave »
(ci-contre) La statue représente un chef important (1593-1601) dans la lutte des roumains contre les ottomans. Il réussit à réunir sous son autorité la Moldavie, la Valachie et la Transylvanie.Curtea Veche
Aussi nommée église
de l'annonciation est une des plus vieilles églises de Bucarest. A
cet emplacement se trouvait un bâtiment plus ancien qui pourrait
avoir avoir été consacré à St Nicodème. Elle a servi entre les
16 et 17ème au couronnement des rois Roumains.
Curtea Veche |
Curtea Veche - iconostase |
Église du monastère de Stavropoleos.
Cette église a été
achevée en 1724 dans un contexte d’effervescence culturelle mêlant
les influences occidentales et orientales. On parle du style
Brancovan, synthèse d'orient, d'esprit de la renaissance et d'esprit
roumain. Les colonnes et chapiteaux du portique sont remarquable
d’élégance. Les murs sont décorés par des médaillons
représentant des saints, et par des arabesques florales. Le
monastère abrite une dizaine de moines qui vivent dans un lieu
protégé au milieu d'un univers de béton.
Biserica stavropoleos - iconostase |
Biserica Stavropoleos |
Colline de la patriarchie
(Dealul Patriarhiei)
Cette colline a été
préservée de la démolition bien qu'elle se trouve à vue du
« palais » et ici se trouve le centre du pouvoir
orthodoxe. La cathédrale est dédiée aux saints Constantin et
Elena. A sa gauche se dresse l'imposante résidence de la
patriarchie.
cathédrale patriarcale de Bucarest |
palais patriarcal |
la cathédrale |
son iconostase |
Alexandre Cuza
En descendant la colline vers la ville on aperçoit la statue d' Alexandre Jean Cuza (1820 - 1873 ) qui est l'une des grandes figures de la renaissance culturelle roumaine, devenu officier, homme d'État et souverain des Principautés unies de Moldavie et de Valachie entre 1859 et 1866. Il réalise l'union des principautés de Moldavie et de Valachie (5 fevrier 1862) et le nouveau pays reçoit le nom de Roumanie avec Bucarest comme capitale.quand le stuc s'en va |
Boulevard Unirii.
Bien que les façades des bâtiments soient du stuc plaqué sur du béton c'est agréable à regarder. Il y a des fontaines et des espaces verts. Tout au bout se dresse le palais du parlement que notre guide appelle « la maison du peuple ». L'avenue fait 4 Km de long, elle est 1 mètre de large de plus que les champs Élysées.boulevard Unrii |
boulevard Unrii dans le fond, le "palais" |
l'avenue de l'Union vue du palais |
Palais du Parlement
Caucescu avait voulu rassembler tous les services de l’état sur le même site. Il avait vu grand, n’hésitant pas à raser un quartier entier, d'ailleurs le seul qui avait été épargné par le séisme de 1977, garantissant ainsi la stabilité de l’édifice. 20% de la surface de la ville a été rasée pour construire le « palais » , l'avenue de l'union (qui s’appelait avenue à la gloire du socialisme) les ministères et les logements des hauts fonctionnaires.
Situé sur la colline de Spirii dans le centre de Bucarest, le Palais est le deuxième plus grand bâtiment administratif dans le monde après le Pentagone. C'est aussi le bâtiment administratif le plus cher et le bâtiment le plus lourd. Il mesure 270 m sur 240 m, 86 m de haut et 92 m sous le sol. Il dispose de 1100 pièces et de 12 étages de haut, avec 8 niveaux supplémentaires souterrains, y compris un bunker anti nucléaire. Il abrite le Sénat, la Chambre des députés, le conseil constitutionnel, trois musées et un centre de conférence international. 3000 fonctionnaires y travaillent. Les travaux débutèrent en 1980 et s’interrompirent fin 1989.
diaporama "palais du parlement" : cliquez sur les flèches
palais du Parlement
il y a plusieurs escaliers comme celui-ci dans le bâtiment
escalier - vue généraéle
façade nord du palais
pallier devant les salles de réception
salle de 650 places
salle du Congrès - 800 places
salle de réception -1
salle de réception -2
salle de réception -3
salle dite "des droits de l'homme"
un des grands escaliers
l'un des quatre jardin intérieur
commentaire image
Lorsque Cacescu
disparut le palais était terminé à 80%. Le bâtiment et ce qui
l'entourait était un problème pour le nouveau gouvernement . Il fut
finalement décidé de le terminer et d'y installer les grands
services de l’État. Les travaux s’achevèrent en 1997.
Lors de la visite qui
dure une heure on ne parcourt que 3% de la surface du bâtiment.
L’accès est filtré par des mesures de sécurité, portiques et
contrôles d'identité. Le guide a précisé que tous les matériaux
utilisés venaient de Roumanie, bois, marbres, ferronneries. Ce qui
est frappant est que malgré les dimensions exceptionnelles des
salons, les proportions sont parfaites et ne donnent pas une
impression d’écrasement. La qualité des matériaux, leur
agencement est époustouflant. Les tapis font la surface d'un court
de tennis et ont été tissés à Iasi. Les tentures des grands
escaliers pèsent 500 kgs et sont nettoyées à la vapeur, il est
quasi impossible de les descendre ! Il y a je ne sais combien de
salons de réception qui tous sont décorés de façon différente.
Quatre couleurs de marbre sont utilisées.
en visitant la ville
mélange d'ancien et de moderne |
passage Macca |
devant le musée d'art contemporain |
église russe - iconostase |
église russe |
cathédrale en construction |
Calea Victoriei |
Calea Victoriei |
Strada Lipscani |
Strada Lipscani |
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