La plaine qui s’étale
sur le versant sud de la chaîne des Balkans, et au nord de Kazanlak
abrite un grand nombre de tombes des rois Thraces.
Une première
hypothèse, considère que les Thraces sont présents dans la région
des Balkans plus de 5 000 ans avant notre ère : il n'y aurait alors
pas eu de réelle rupture depuis le néolithique chez ce peuple, et
leur société se serait complexifiée sur place au fur et à mesure.
La seconde hypothèse privilégie les apports exogènes, en
l'occurrence Indo-européens, et considère que les Thraces ne sont
venus des steppes ukrainiennes que vers le début du IIe millénaire
av. J.-C.
Les Thraces étaient
composés de plusieurs centaines de peuples différents selon les
témoignages qui nous sont parvenus, sans qu'on puisse savoir
toujours exactement qui sont ces peuples.
On trouve la première
mention des Thraces dans l'Iliade d'Homère : ils sont alors les
alliés de Troie. L'ensemble thrace était composé de nombreuses
tribus, capables de se réunir en temps de guerre dans un seul État
centralisé, ce qui faisait de leur puissance un potentiel
contre-pouvoir face à l'Empire romain. Ils furent néanmoins vaincus
par les romains.
Les Thraces considèrent
que l'esprit et le corps ne font qu'un. Ce qui contraste avec la
conception des Grecs chez qui les deux sont séparés, le corps étant
une punition pour l'âme qui elle est immortelle. Cette conception
thrace se retrouve également dans leur pratique de la médecine. Les
Grecs rapportent que les guérisseurs thraces ne conçoivent pas la
guérison du corps séparément de la guérison de l'âme.
L'immortalité occupe une place centrale chez des Thraces. Ils
croient que les âmes des défunts retourneront au monde sous une
forme humaine ou animalière, ou bien qu'ils accèdent à un monde
divin supérieur . Ceci se retrouve dans leur rituels et sépultures.
La vallée des rois est
le nom qui a été donné par les archéologues à la vallée de
Kazankalak dans laquelle un millier de sépultures ont été
identifiées, et une centaine seulement fouillées entre 1992 et
1997. Ces sépultures sont celles de membres de l'aristocratie
thrace.
Nous avons pu visiter
plusieurs tombeaux. Ils datent approximativement de 400 av.J.-C. Nous
trouvons à 3Km de Chipka le bureau d'information sur le premier
site. Nous sommes accueillis par un guide parlant parfaitement
français. Il nous parle avec nostalgie de Paris qu'il a connu à
l’époque de Belmondo, Delon. Pas du Paris de maintenant nous
précise-t-il.
"Helvetia"
Helvetia n°1 entrée |
Helvetia n°1 chambre |
Le premier tombeau nommé « helvetia » emprunte son nom aux mécènes helvètes qui ont permis son étude et sa conservation (renforcement, humidité contrôlée). La tombe est construite avec des blocs de granit parfaitement ajustés. L’entrée et la chambre principale sont revêtues d'un enduit qui imite le marbre, et dont le brillant et le grain très fin toujours parfaitement perceptible provient de l'adjonction de cire d'abeille. Dans l'entrée a été découvert la dépouille d'un cheval probablement sacrifié lors de l'enterrement. Ce monument a été pillé dans l'antiquité.
La seconde tombe
présente sensiblement la même disposition dont les murs sont un
parfait assemblage de blocs de granit qui s’emboîtent
parfaitement.
Chouchmanets
Chouchmanets maquette |
A quelques centaines de mètres se trouve le tombeau dit de Chouchmanets. Il se distingue par son antichambre soutenue par une colonne. C'est une disposition unique. Il y a aussi une colonne dans la chambre funéraire. Cette chambre était fermée par des portes en marbre articulées sur des anneaux de métal. Elles sont ornées de symboles solaires et portent des traces de peinture rouge.
Chouchmanets détail du porche |
Tombeau Goliama Kosmatka
objets découverts |
A 1 km au sud de Chipka se trouve le tombeau de Seuthes III. C’était un roi contemporain d'Alexandre le Grand. La salle funéraire a été creusée dans un bloc de granit de 60 tonnes ! Les fouilles ont été réalisées en 2004 et ont livré des objets intéressants notamment une tête en bronze qui a permis d'identifier Seutes III.
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Kazanlak
Kazanlak en 1944 |
Au nord de Kazanlak se trouve le tombeau Thrace le plus célèbre, car classé au patrimoine mondial de l'Unesco. Il a été découvert en 1944 par des militaires qui tentaient de creuser un abri anti aérien. Ce tombeau dispose également d'une chambre funéraire ronde fermée par des portes en pierre, mais la voûte est ornée d'une fresque remarquable. Cette fresque représente probablement une cérémonie funéraire accompagnée d'agapes. Les murs sont peints en bandes de couleurs noire, blanche et rouge. L'original du tombeau ne se visite plus car trop fragile, c'est donc une reconstitution parfaite à laquelle on accède.
plan |
entrée |
couloir |
détail de la voûte |
voûte peinte |
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