Thessalonique est le
deuxième centre le plus important de la Grèce. C'est un centre
politique, commercial et un nœud de transport pour les pays de
l'Europe du sud-est notamment en raison de l'importance de son port.
Baie de Thessalonique |
Parcourir la ville
c'est parcourir plusieurs pages d'histoire à travers la
compréhension de ses monuments.
Front de mer |
En août 1917, tout le
centre de la ville est ravagé par un incendie d'origine
accidentelle. Le feu détruit 32 % de la superficie totale de la
ville, soit 9 500 bâtiments , laissant 70 000 personnes sans abri.
Le premier ministre
Eleftherios Venizelos (qui est considéré comme le fondateur de la
Grèce moderne) décida en 1920 de la reconstruction de la ville sous
l’égide d'une Commission internationale du plan de Salonique.
C'est une ville remodelée que nous visitons maintenant.
Statue d'Alexandre le grand.
Né en 356 avant
jésus-Christ, mort en 323, il est l'un des personnages les plus
célèbres de l'Antiquité. Il devient l'un des plus grands
conquérants de l'histoire en prenant possession de l'immense Empire
perse et en s'avançant jusqu'aux rives de l'Indus.
Thessalonique fut
fondée par Cassandre de Macédoine en -315, et baptisée ainsi en
l'honneur de son épouse Thessaloniké demi-sœur d'Alexandre le
Grand à qui il offrit la ville en gage de son amour.
L'arc de Galere
Dioclétien a gravit
les échelons de l'armée pour devenir commandant de la cavalerie de
l'empereur Carus. Après la mort de Carus il est proclamé empereur.
Il met en place une structure voulant que la défense de l'empire
soit assurée par quatre co-empereurs légitimes afin de pouvoir
affronter tous les ennemis de l'empire sans pour autant donner trop
de pouvoir à de simples généraux.
Galère élira domicile
a Thessalonique, y construira son palais et des édifices publics. Il
ne reste aujourd'hui de son effort de construction que cet arc
monumental.
Il nomme co-empereur
(Auguste) son collègue Maximien Hercule en 286. Chaque Auguste se
choisit un nouveau César, chargé de le seconder dans sa partie
d’empire, et destiné à succéder à l’Auguste qui l’assistait
dans un premier temps. Le 1er mars 293, les deux généraux choisis
furent Galère par Dioclétien, et Constance Chlore par Maximien. En
vertu de cette « Tétrarchie », chaque empereur règne sur un quart
de l'Empire.
Dès sa fondation, la
Tétrarchie, symbolisant l'unité et la stabilité retrouvée, est
étroitement associée à la religion romaine. Les empereurs sont
divinisés : Dioclétien prend pour protecteur Jupiter, Conservator
de l'État romain, tandis que Maximien est apparenté à Hercule, le
fils de Jupiter. Après plusieurs années de tergiversation,
Dioclétien se décide à combattre la religion chrétienne et fait
publier plusieurs édits impériaux signant la dernière grande
persécution de l'Empire romain. (édits de février 303 à 304).
Galere dans sa lutte contre la chrétienté, fait de Demetrios
un martyr, devenu le « saint patron » et protecteur de la ville.
La persécution est
appliquée très inégalement sur tout le territoire de l'empire.
Ainsi Constance Chlore en Occident se contente de détruire quelques
monuments tandis que Maximien Hercule, qui avait au début pleinement
appliqué les ordres de Dioclétien, se lasse assez vite de cette
persécution. Enfin, Maxence et Constantin se montrent tous deux très
réservés sur l'opportunité d'une telle politique, qu'ils
n'appliquent pour ainsi dire pas.
C'est Galère qui
abroge, le premier, les mesures de persécution ayant été édictées
contre les chrétiens. En effet les mesures antichrétiennes se sont
révélées totalement improductives.
Ainsi, le 30 avril 311,
il publie, à Nicomédie, un édit de tolérance reconnaissant
l'existence de la religion chrétienne. Cet édit, dit de Sardique,
met fin à toutes les mesures antichrétiennes encore en vigueur sur
le territoire de l'empire.
Galère meurt dans la
province de Dardanie, au début du mois de mai 311, quelques jours
seulement après la promulgation de son édit de tolérance.
On aperçoit dans le
prolongement de l'arc « La Rotonde », temple de Zeus,
devenu une église sous l'empereur Théodose, puis une mosquée (dont
il reste le minaret) sous les Ottomans.
Le rempart de la
ville byzantine.
Pendant les premiers
siècles de l'Empire romain d'Orient (que nous appelons « byzantin »
depuis le XVIème siècle), la ville connaît un essor économique
constant. Sa position stratégique au débouché de la péninsule
balkanique et sur la via Egnatia favorise le commerce. Forte d'une
activité portuaire intense, la cité est en relation directe avec Le
Pirée et Constantinople.
La via Egnatia partait
du port de l'actuel Durres en Albanie avec une branche venant du port
d'Apollonie d'Illyrie (actuel Albanie), elle traversait Pella,
Thessalonique, Amphipolis, Philippes et se terminait à Byzance.
Débouché de la voie maritime entre l'actuelle Brindisi et Durres,
elle prolongeait l'itinéraire de la voie Appienne et de la via
Traiana jusqu'au passage entre l'Europe et l'Asie.
Toutefois entre le
VIIème et le Xème siècle la ville connut des époques troublées.
En 676 trois tribus slaves attaquent la ville, qui reste assiégée
durant deux ans. Les Bulgares leur succèdent. Puis Thessalonique est
prise et pillée par les Sarrasins en 904.
Cependant, le Xème
siècle et le début du XIème siècle correspondent à une période
de redressement, et l’empire est réorganisé en « thèmes ».
Thessalonique devient la capitale d’un thème qui durera jusqu’au
XVème siècle.
En 1204, la ville tombe
aux mains des Croisés et devient capitale du Royaume de
Thessalonique. En 1313, elle est de nouveau réintégrée à l’Empire
de Constantinople. Enfin en 1430, elle est prise par les Ottomans qui
l’appelèrent Selani.
(de nos jours)
Eglise sainte
Sophie.
Elle a été construite
au VIIIème à la place d'une église plus petite du IVème. En 1205,
avec la quatrième croisade l'église passe du culte byzantin au
culte catholique. La ville et l'église furent reprises par l'empire
byzantin en 1246. Après la conquête ottomane en 1430, l'édifice
fut converti en mosquée et on y plaça un minaret. En 1912 avec la
prise de la ville par les Grecs l’église fut rendue au culte
orthodoxe.
monument commémoratif de la prise de Théssalonique |
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La basilique Hagios Demetrios
Détruite à plusieurs
reprises lors d’incendies, l’église fut reconstruite entre 629
et 634 sous la forme d’une basilique à cinq nefs, telle qu’on la
connaît aujourd’hui. C’est pendant les travaux de reconstruction
que l’on aurait retrouvé une urne contenant les restes de saint
Démétrios dont s’échappait une huile à forte odeur de myrrhe. A
de nombreuses reprises on aurait tenté de transférer ces reliques à
Constantinople, mais toujours sans succès, le saint manifestant
ainsi son intention de demeurer à Thessalonique dont il était le
protecteur.
Cette église aurait
été construite en 1028. Comme elle est exclusivement construite en
briques elle a été appelée l’église rouge. Elle comporte des
fresques du XIème au XIVème. Sous l'occupation ottomane elle fut
transformée en mosquée nommée mosquée des marchands de cuivre.
La tour blanche.
Comme la majorité des
villes portuaires, Thessalonique est cosmopolite et accepte la
coexistence entre les trois grandes communautés : musulmane,
orthodoxe et juive. La ville se dote d'une élite qui sera un moteur
de son développement.
La tour actuelle
remplace une ancienne fortification byzantine du XIIème siècle et
reconstruite par les Ottomans pour renforcer le fort de la ville. En
1826, sur ordre du sultan Mahmud II, un massacre des prisonniers eut
lieu dans la prison, ce qui lui valut l'appellation Tour du sang.
Lors de la prise de la
ville par les Grecs en 1912, la tour fut blanchie en signe de
purification, ce qui lui vaut son nom actuel. Elle est adoptée comme
le symbole de la ville.
Ils furent construits
par le sultan Murad II en 1436 ou 1444 à l'emplacement d'anciens
bains romains.
Première guerre
mondiale. Cimetière de Zeïtenlick.
La première guerre
balkanique qui dura d'octobre 1912 à mai 1913 opposa la Ligue
balkanique (la Serbie, la Bulgarie, la Grèce et le Monténégro) à
l'Empire ottoman qui fut défait.
Le traité de Londres
conclut la première guerre balkanique le 30 mai 1913. Tous les
territoires ottomans à l'ouest d'une ligne « Enos-Midia »
furent cédés à la Ligue. Le traité permit également la création
de l'Albanie en tant qu’état indépendant.
Durant la Première
Guerre balkanique, un des objectifs de la Grèce est Thessalonique.
Elle est conquise en novembre 1912.
N'ayant pas réussi à
résoudre ses différends avec la Serbie en Macédoine du nord et
avec la Grèce en Macédoine du Sud, la Bulgarie commença à
redéployer ses troupes de Thrace orientale pour occuper ces
territoires par la force.
Face à cette menace,
la Grèce et la Serbie signèrent une alliance militaire dirigée
contre la Bulgarie le 1er mai avant même la signature du traité de
Londres. L'alliance militaire fut suivie par un traité d'assistance
mutuelle le 1er juin.
La deuxième guerre
balkanique (du 16 juin au 18 juillet 1913) opposa la Bulgarie à ses
anciens alliés, la Serbie et la Grèce, qui, mis en difficulté,
appelèrent à la rescousse la Roumanie. Lorsque les troupes
roumaines approchèrent de la capitale Sofia, la Bulgarie demanda un
armistice qui déboucha sur le traité de Bucarest, dans lequel la
Bulgarie dut renoncer à ses revendications, céder une partie de ses
gains de la première guerre balkanique à la Serbie, à la Grèce et
à l'Empire ottoman et en plus céder une partie de son territoire
initial à la Roumanie.
La guerre provoqua la
rupture de l'alliance russo-bulgare, laissant la Serbie comme seule
alliée de la Russie dans cette région . C'est pour cela que la
Serbie reçut le soutien total de la Russie lors de la crise de
juillet 1914 qui mena à la Première Guerre mondiale, et c'est aussi
pour cela qu'en 1915 la Bulgarie s'allia aux Empires centraux.
En 1916, l’armée
française d’Orient (AFO) fait partie des armées alliées d’Orient
(AAO) regroupant des troupes de l’armée britannique, de l’armée
serbe, de l’armée italienne, de l’armée russe et de l’armée
grecque.
Les effectifs par
puissances belligérantes dans les Balkans sont, en septembre 1918,
de 210 000 Français, 138 000 Britanniques, 119 000 Serbes, 157 000
Grecs, et 43 000 Italiens opposés à 550 000 Bulgares (appuyés par
quelques forces austro-hongroises), 18 000 Allemands, et 25 000
Turques.
Sous les ordres du
général d’armée Louis Franchet d’Espèrey, l' AAO provoque la
défaite de la Bulgarie, reconquiert la Serbie et la Roumanie, puis
envahit l’Autriche-Hongrie.
Vestiges
de la présence française :
https://gr.ambafrance.org/Vestiges-de-l-Armee-d-Orient-en-Grece-du-Nord
Situé sur le site du cantonnement de l'armée d'orient, le cimetière militaire de Zeïtenlick accueille les dépouilles de 8.310 soldats français, 8.000 Serbes, 500 Russes, 1750 Britanniques et 3500 Italiens.
tombes de soldats Français |
mémorial aux soldats Français |
mémorial aux aviateurs Français |
mémorial 1914-1918 |
mémorial aux soldats Russes |
Note aux voyageurs : un taxi hélé à la sortie de Zeïtenlick et à destination de la tour blanche coûte 4€50. Soit la traversée de la ville en diagonale.
plan explicatif du forum |
impôts (déjà) |
Hamza Bey mosquée |
Vie contemporaine
Comme dans les autres
villes traversées le niveau de vie apparaît contrasté. Le centre
ville est bourdonnant d'activité. Sur les avenues, des magasins
modernes laissent échapper leurs effluves climatisées sur le
trottoir bondé où quelques mendiants tendent la main.
Dans les rues
adjacentes un véritable souk concentre une population modeste. Des
magasins artisanaux s'alignent le long des rues apportant une vie
particulière.
Le jour de notre visite
nous avons vu défiler deux manifestations. L'une fortement encadrée
par des forces policières regroupait des manifestants peu nombreux,
mais farouches (nous n'avons pas compris les revendications). La
seconde très pacifique regroupait les associations lgbt dans une
ambiance de kermesse.
La circulation est
intense et dangereuse. Alors que nous en parlions avec un chauffeur
de taxi il nous a expliqué que passer le permis coûtait très cher,
donc que les gens préféraient « l'acheter ». Ce qui
nous a laissés perplexes. La plupart des deux roues roulent sans
casque.
parade |
défilé lgbt |
scène de rue |
scène de rue |
terrasse de café |
le peintre |
Et les animaux ?
Nous avons vu à Tirana que des chiens ou des chats étaient « adoptés » par un quartier. Ils sont identifiables par un signet serti sur l'oreille droite. Les gens les nourrissent et les soignent.
Il semble que la même
pratique existe aussi en Grèce. Nous n'avons pas vu de chiens
errants. Mais beaucoup de chats. Et l'on voit le long des maisons des
soucoupes remplies de croquettes, ou des coussins pour les chats.
Les grecs ont une
relation ancienne avec les chiens qu'ils utilisaient pour la chasse
ainsi que cela est rapporté sur une fresque rapportant une action de
chasse d'Alexandre le grand. Sur la gravure on distingue deux types
de chien : un « Kastoride » dont le nom est dérivé
de celui du castor, et un molosse. Ils ont tous les deux une fourrure
grisâtre et un large museau utilisé pour la défense des troupeaux
par les bergers du nord-ouest de la Grèce.
Notre gros chien
rencontre un succès d'estime, beaucoup de gens le photographient,
demandent son nom ou sa race, et avec notre accord lui donnent une
caresse.
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